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Frédérique Clavel est entrepreneure et administratrice de la fondation « La France s’engage », une fondation qui a permis à plus de 117 projets sociaux et solidaires de se développer depuis sa création. A travers ces projets, Frédérique défend l’égalité des genres qui lui semble nécessaire à l’efficacité économique. Cette femme d’action nous raconte son parcours d’entrepreneure et nous partage ses constats et ses convictions en matière de parité dans les entreprises.

1. Bonjour Frédérique, pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre expérience dans l’entrepreneuriat féminin ?

J’ai été élevée dans une famille entourée de frères et de cousins où le rôle et la place des femmes n’étaient pas un sujet. Mon père ingénieur faisait bien volontiers la cuisine, ma mère était infirmière libérale, indépendante. Je n’étais donc pas préparée aux traitements différents entre les hommes et les femmes que j’ai ensuite rencontrés dans ma vie professionnelle. A 40 ans, mère de deux enfants, épouse d’un homme qui voyageait beaucoup et après un très beau début de carrière (j’étais directrice financière du Groupe Galeries Lafayette), j’ai senti un blocage pour mon évolution.

C’est à ce moment-là que j’ai créé Paris Pionnières (aujourd’hui Willa). Parce que les femmes ne méritent pas de devoir se bagarrer pour avoir les postes, d’être toujours dans la demande. Je voulais construire un monde où les femmes ont le même pouvoir que les hommes, sans prendre le pouvoir aux hommes, mais en augmentant la taille du gâteau.

En 2005, j’ai donc créé le premier incubateur pour les femmes entrepreneures dans l’innovation en France. Dès sa création, avec le soutien de la Mairie de Paris qu’il a fallu convaincre, Paris Pionnières a suscité beaucoup d’intérêt et nous avons étendu le concept sur l’ensemble du territoire avec l’appui du gouvernement et au-delà avec le Benelux et le Maghreb (avec le Maroc en pilote).

Plusieurs centaines de projets ont ainsi été soutenus. Paris Pionnières a été le premier incubateur parisien certifié ISO9001, nous avons fait les choses bien sérieusement.

2. Vous êtes une pionnière dans l’entrepreneuriat féminin depuis une vingtaine d’années, avez- vous vu des changements majeurs dans l’écosystème ?

L’auto entrepreneuriat a attiré beaucoup de femmes. En cela l’écosystème a évolué. Mais cela reste des petites entreprises.

En revanche dans le domaine du financement, seulement 3% du Capital Risque est investi en faveur de l’entrepreneuriat féminin aujourd’hui. Il faut plus de femmes dans les sociétés de Capital Risque, et plus généralement dans les instances dirigeantes, pour éviter que celles qui y sont endossent le costume d’homme – ce qui arrive lorsqu’elles sont en minorité – pour qu’elles aient les moyens d’exercer le pouvoir tout en conservant qualités et les codes féminins . Les femmes entrepreneures doivent être comprises dans leur ambition par les financiers. C’est important car « Cash is king ». Aujourd’hui, ma société Fincoach répond aux besoins des freelances grâce à un espace de travail partagé à Paris et accompagne les entrepreneur-e-s en stratégie de financement et levée de fonds.

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Depuis le confinement en 2020, j’ai lancé avec d’excellentes expertes triées sur le volet un programme digital qui s’appelle « Entrepreneur Entrepreneuse Pourquoi Pas MOI ? » : une proposition d’accompagnement par le partage d’expériences, le développement personnel – TRES IMPORTANT- des compétences en marketing, finances, communication digitale et de prise de parole et négociation. Un véritable outil d’accélération au rythme soutenu et d’une durée de trois mois. Nous travaillons aussi beaucoup sur la joie au travail dans les équipes de grands groupes comme Philips ou BNP Paribas. Nous aimons faciliter les rencontres avec ces différentes activités.

Pour revenir à l’écosystème, évidemment la Loi Copé-Zimmerman a fait bouger les choses dans les Conseils d’administration…là où elle est applicable…beaucoup moins ailleurs. Je ne suis pas pour les quotas mais c’est parfois nécessaire, au moins de manière temporaire pour ré-établir des équilibres. Les françaises sont très éduquées, en bonne santé. Elles sont performantes ! Il suffit de vouloir aller les chercher pour les trouver .

3. Vous faites partie du Conseil d’administration de « La France s’engage ». Selon vous, à quels enjeux sont confrontées les femmes dans les conseils d’administration des organisations françaises ?

J’adore faire partie de « La France s’ engage » en tant que membre du Conseil d’Administration. Le projet est particulièrement intéressant car il réunit à la fois l’Etat, le privé avec de grands sponsors et des personnalités représentant de grandes associations nationales. L’objet est d’aider les initiatives associatives et entrepreneuriales à fort impact social et environnemental. Dans ce conseil, j’essaie de contribuer à promouvoir les projets portés par les femmes ou qui participent à l’amélioration de leurcondition.

Nous sommes deux femmes dans ce conseil. C’est important de ne pas être seule dans un conseil. A plusieurs, les femmes ne peuvent pas être ignorées (cela m’est arrivée lorsque j’étais seule dans une instance dirigeante – cela n’est pas conscient de la part des hommes). Nous devons être suffisamment nombreuses pour être vues et entendues. Cependant la qualité humaine des membres de ce conseil en particulier fait que chaque voix est entendue à sa juste valeur.

4. Enfin, quels conseils donneriez-vous à des femmes qui aspirent à plus de responsabilités et/ou à siéger dans des instances de direction ?

J’ai l’intuition que lorsque nous sommes naturelles, nous sommes plus «justes», plus convaincantes.

Etre soi-même est important et cela se travaille. D’ailleurs les femmes et hommes politiques ne s’y trompent pas. Ils prennent le temps de travailler leur posture, leur voix, leurs mouvements,

Etre soi-même c’est aussi avoir les arguments justes, de n’être ni en retrait, ni agressive. Pour cela, il est important de se connaître, de s’aimer, de se poser.

Etre soi-même c’est aussi s’autoriser à prendre des risques, à se « planter » . Et pourquoi pas?

Etre soi-même pour réaliser ses rêves … Ce sont ces sujets que nous aimons partager et faire progresser chez Fincoach.

Pour en savoir plus sur Fincoach, c’est par ici !

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